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PRIÈRES

Mon voisin l’atome
Fut mon seul gardien,
Joyeux comme un gnome
À qui tout n’est rien.

Dieu nous fit, me semble,
Quelque parité :
Au même âtre ensemble
Nous avons chanté ;
Il me frappe l’heure,
Je chauffe ses jours ;
Mais, femme, je pleure :
Lui, chante toujours.

Si jamais la fée
Au soulier d’azur,
D’orage étouffée
Entre dans mon mur ;
Plus humble et moins grande
Que sa Cendrillon,
Oh ! qu’elle me rende
Heureuse, ou grillon !