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PRIÈRES.


Mort béni ! la foule oppressive
Ne troublera plus ton sommeil :
Laisse-moi donc suivre pensive,
Ton char qui se traîne au soleil.
Au fond du long rêve immobile,
Peut-être de ma voix débile
Le salut pieux descendra,
Et ta cendre tressaillera !

Peut-être qu’à mon insomnie,
Ton âme suspendue un soir,
De sa pénitence finie,
Viendra respirer et s’asseoir :
Puis, ouvrant doucement la porte,
Du séjour où Dieu la remporte,
Elle me dira : Ne crains rien :
Les cieux sont grands ; les morts sont bien !

J’ai déjà tant d’âmes aimées
Sous ce lugubre vêtement !