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PRIÈRES.

L’Éden d’un pauvre enfant, c’est le berceau.

SA MÈRE.

L’Éden d’un pauvre enfant, c’est le berceau. Louise !
L’Éden, c’est la vertu ; c’est ton âme, promise
Au désert de mes ans. En traversant les cours,
Dieu sur ton aile blanche étendra son secours.
Enfant ! si le respect tient lieu d’expérience,
Ta mère, n’est-ce pas, sera ta conscience ?
 

LOUISE.

Oui, je vous dirai tout, et vous me répondrez
Chaque soir une ligne, où vous me bénirez ;
Et vous irez pour moi dans ces pauvres chaumières,
D’où nous voyons là-bas scintiller les lumières :
De l’hiver qui s’approche il faut les consoler,
Et nourrir mes oiseaux, trop faibles pour voler.

SA MÈRE.

Tu ne me parles pas d’un jeune aigle, ma fille,
Dès le berceau promis pour chef à ma famille.