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PRIÈRES.

Porte l’enchantement, l’attente, la mémoire,
Et tout, pour vous répondre, a crié : Gloire ! gloire !
En vain — votre sourire, aux anges dévolu,
Vient de dire à la foule : Adieu ! je l’ai voulu.

Mais, voyez : cent beautés, plus belles de leurs larmes,
Ont détaché leurs fleurs pour arrêter vos charmes ;
Comme dans la prière, inclinant leur beau corps,
Leurs mains ont frappé l’air d’indicibles transports ;
Et tout ce que l’Europe enferme d’harmonie
Prête à ce dernier soir sa noblesse infinie !
Tout pour vous enchaîner vous jette de l’amour,
Et vous avez reçu la Reine en votre cour ;
La Reine ! et sa bonté qui la fait mieux que reine,
Assistant au départ d’une autre souveraine,
Mêlant royalement à son adieu de fleurs
Les diamans mouillés de quelques tendres pleurs.
Et pas un cœur de femme en ce moment suprême
Qui ne dise : Mon Dieu ! qu’elle est heureuse ! on l’aime !
Oui ! jusques à la haine, éblouie un moment,
N’a trouvé nul courage à son âpre tourment.