Non, la vierge allaitante et ruminant le ciel,
N’a pas souri plus vierge aux mains de Raphaël !
Eh bien ! qu’avez-vous fait des vertes espérances,
Frais dictame attendu par d’amères souffrances ?
En avez-vous cueilli sur les grands Apennins ?
Rome s’est-elle émue à vos ennuis divins ?
Vos cris ont-ils troublé cette reine indolente,
De son sommeil d’îlote a s’éveiller si lente ?
Avez-vous fait bondir dans les échos dormans
Vos colères d’amour et vos espoirs charmans ?
Ah ! vous me regardez et vous murmurez : Dante !
Avez-vous dans l’enfer plongé votre âme ardente ?
Savez-vous Béatrix ? et vos traits pâlissans,
Disent-ils le secret de vos nouveaux accens !
Si vous savez ce que fait l’âme sombre,
Bien que passant à travers beaucoup d’ombre,
Tant qu’au chemin pend un rayon vermeil,
Prenez, prenez le côté du soleil !