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PRIÈRES.

Votre nom vivra,
Et Dieu le saura[1] !

Dans ce grand désespoir, dans ces muettes larmes,
Un doux événement, un objet plein de charmes,
Un enfant endormi, calme dans son berceau,
Flotte, mieux abrité qu’en un vaste vaisseau.
Comme un jeune Moïse il aborde au rivage ;
Les roses du sommeil n’ont pas fui son visage.
Jamais ceux qui l’ont vu n’oublieront cet enfant ;
Car un ange, bien sûr, un ange le défend.
Voyez : ni les malheurs du jour ni de la veille,
Ni les bruits, ni les vents n’ont ouvert son oreille ;
Ni les noirs tourbillons qui grondent sous son sort,
Rien ne le fait trembler, rien ne l’étonne : il dort !
Léger comme l’oiseau qui rase les tempêtes,
On dirait que les flots, l’apportent sur leurs têtes.
 
D’intrépides nageurs l’attirent dans leur sein,
Sans l’éveiller encore à leur pieux dessein :

  1. M. Termes, maire de Lyon.