Es-tu l’André divin dont on cherche la cendre,
Qui parmi nous, voilé, se hasarde à descendre,
Pour relire, inquiet, son livre inachevé,
Et le clore d’un rêve en mourant retrouvé ?
Ce doux cygne étouffé sous le pied de l’envie
Par tes yeux sans bonheur a-t-il revu la vie ;
Et n’y retrouvant plus ses hymnes mutilés,
Pleure-t-il dans tes vers ses beaux vers envolés ?
Alors que de ces vers la vibrante nitée
Du pied de l’échafaud s’enfuit épouvantée,
Les pris-tu lumineux sur le bord du chemin,
Où l’ange de la vie abandonnait sa main ?
Au-dessus des cachots, délivrée et chantante,
As-tu trouvé dans l’air cette âme encor flottante,
Après que sa grande aile eut franchi ses barreaux,
Toute rougie encor de l’acier des bourreaux ?