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« Une soirée est longue ; allons tous le chercher.
« S’il souffre davantage, il veut nous le cacher,
« Car sa plainte jamais n’attrista notre oreille ;
« C’est pour nous consoler que la douleur l’éveille ;
« Mais sa trame est usée, et nous touchons au jour
« Qui doit de ses vertus nous priver sans retour.
« Hier, l’oiseau de nuit vint frapper sa fenêtre ;
« C’est pour quelqu’un de nous que je l’ai vu paraître.
« Pierre quitta son lit en disant : « Me voilà ! »
« Et de ses yeux fermés une larme coula.
« Je l’ai vu, car la lampe au mur brûlait encore ;
« Mais elle s’est éteinte une heure avant l’aurore,
« Et je n’ai pu dormir. » Le cortége tremblant
Dans un morne tumulte avance vers le cloître.
D’un écho qui soupire et s’éveille en parlant
Leur tristesse semble s’accroître.
En vain des rayons purs frappent les vastes cours,
En vain la lune est belle et suit en paix son cours,