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Une invisible main suspendra vos douleurs,
Et vous croirez à l’espérance. »

Pierre ne parla plus. Recueilli dans ses vœux,
Sur l’autel un moment il appuya sa tête.
On eût dit que les deux s’entr’ouvraient pour sa fête,
Et que d’une coupable ils jugeaient les aveux.
Peut-être elle espéra ; car sa vue attentive
Aux lèvres du vieillard resta long-temps captive ;
Elle pressa ses mains sur son cœur ranimé,
Et crut dans son regard voir un ciel désarmé.

Des malades au loin la foule répandue
Se dirige à sa voix faiblement entendue :
Cette foule souffrante, à l’heure des récits,
N’a point vu le vieux pauvre au milieu d’elle assis.
« Que fait-il ? est-il mieux ? dit un homme ; on l’ignore ;
« Il était faible hier ; est-il plus faible encore ?