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D’autres ont dit : La vie est lente !
Ô femmes ! plaignez-vous ; car souvent un regret
Des précoces trépas renferme le secret.
La tombe est sans aveux ; elle est sourde, immobile.
C’est de l’éternité l’enveloppe fragile,
C’est le bonheur peut-être à la fin obtenu ;
Mais les tendres adieux ne peuvent y descendre ;
Non ! les plus douces voix n’éveillent pas la mort.
Les fleurs qu’on y répand tombent sur de la cendre
Qui ne tressaille plus, même aux pleurs du remord.
Attendez ! méritez la paix par la prière,
Et dans l’ombre Dieu seul versera la lumière. »

Un soir d’automne, au coucher du soleil,
Quand les arbres entre eux forment un long murmure,
Quand l’homme est triste, et qu’on voit la nature,
Quittant ses fleurs, se livrer au sommeil ;
Quand des ruisseaux l’eau, moins claire et moins vive,