Page:Desbordes-Valmore - Œuvres complètes, tome 3, Boulland, 1830.djvu/75

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Si vous nous séparez, cet ami va mourir… »

« Calmez-vous, répond-elle ; attendez-nous, mon père :
Vous parlez d’infortune et je connais sa voix :
Mais si la douleur cède au secours de la terre,
Vous venez de pleurer pour la dernière fois.
Non ! vous ne mourrez pas loin d’un guide fidèle. »

Alors courant au seuil, et prompte à revenir,
Au vieillard suppliant, qui vient de la bénir,
Elle ramène un chien qui bondit devant elle ;
Et de cet humble ami les doux gémissemens,
Ses yeux mouillés, ardens de surprise et de joie,
Racontent son bonheur, son effroi, ses tourmens,
Au maître à qui Dieu le renvoie.

Sous leurs pas ranimés le cloître retentit ;
La lune d’un rayon colore le vitrage ;