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Attachée en silence au cercle de ses jours ?
D’une faute expiée est-ce l’ombre éternelle ?
Sur ses rêves troublés veille-t-elle toujours ?
Regarde-t-il encor, sous sa demeure sombre,
Les fleurs ?… Libre du moins, toi, tu les cueilleras !
Oh ! que j’ai vu souvent ses yeux luire dans l’ombre,
Étonné qu’un enfant vînt lui tendre les bras !
Il me montrait ses mains l’une à l’autre enchaînées ;
Je les voyais trembler, pâles et décharnées.
Au poids de tant de fer joignait-il un remord ?
Est-il heureux enfin ? est-il libre, est-il mort ?
Que j’ai pleuré sa vie ! Ô liberté céleste !
Sans toi, mon jeune cœur étouffait dans mon sein ;
Je t’implorais au pied de ce donjon funeste :
Un jour… as-tu, mon frère, oublié ce dessein ?
De la déesse un jour tu me montras l’image :
Ô dieu ! qu’elle était belle ! Arrivais-tu des cieux,
Liberté, pour ouvrir et pour charmer les yeux ?