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Et le vieux prisonnier de la haute tourelle
Respire-t-il encore à travers les barreaux ?
Partage-t-il toujours avec la tourterelle
Son pain, qu’avaient déjà partagé ses bourreaux ?
Cette fille de l’air, à la prison vouée,
Dont l’aile palpitante appelait le captif,
Était-ce une âme aimante au malheur envoyée ?
Était-ce l’espérance au vol tendre et furtif ?
Oui : si les vents du nord chassaient l’oiseau débile,
L’œil perçant du captif le cherchait jusqu’au soir ;
De l’espace désert voyageur immobile,
Il oubliait de vivre ; il attendait l’espoir.
Car toujours jusqu’au terme où nous devons atteindre,
Jusqu’au jour qui n’a plus pour nous de lendemain,
Le flambeau de l’espoir vacille sans s’éteindre,
Comme un rayon qui part d’une immortelle main.

Et lui, voit-il encor la froide sentinelle