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D’un repentir qui dort elle suspend la chaîne ;
Pour la goûter en paix le temps se meut à peine ;
Non, ce n’est pas la nuit, non, ce n’est pas le jour :
C’est une douce fée, et je la nomme : « Amour ! »
C’est l’heure où l’âme, en vain détrompée et flétrie,
Rappelle en gémissant l’âme qu’elle a chérie.
Oh ! qui n’a souhaité redevenir enfant :
Dans le fond de mon cœur que je le suis souvent !
Mais comme un jeune oiseau, né sous un beau feuillage,
Fraîchement balancé dans l’arbre paternel,
Supposait à sa vie un printemps éternel,
Et qui voit accourir l’hiver dans un orage,
J’ai vu tomber la feuille, au vert pur et joyeux,
Dont le frémissement plaisait à mon oreille ;
Du même arbre aujourd’hui la fleur n’est plus pareille :
Le temps, déjà le temps a-t-il touché mes yeux ?

Du moins, là-bas, dans l’ombre, où par lui tout arrive,