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POÉSIES

Et la pitié descend sur l’aile du mensonge.
Elle croit voir un Ange protecteur
La ranimer doucement sur son cœur,
Presser sa main, l’observer en silence,
Les yeux mouillés des pleurs de l’indulgence.
« Dieu vous a donc envoyé près de moi,
« Lui dit Pauline, et vous suivez sa loi ?
« Si la vertu vient essuyer mes larmes,
« Parlez ! sa voix aura pour moi des charmes.
« Voyez mon sort, voyez mon repentir ! »
On lui répond par un profond soupir.
Son œil mourant s’entr’ouvre à la lumière…
L’Ange est Edmond à genoux, sur la pierre,
Qui, plein d’effroi, soutient, d’un bras tremblant,
Ce corps glacé qu’il réchauffe en pleurant.
« Ne craignez rien, dit l’amant jeune et sage ;
« Sans défiance appuyez-vous sur moi ;
« Notre cabane est au bout du village ;