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POÉSIES

D’un sombre ennui son cœur est dévoré.
Elle offre à Dieu cet amour qui l’opprime :
Puisqu’il fait tant de mal, il faut qu’il soit un crime.
Mais, ne vivant que par le souvenir,
Le passé la poursuit jusque dans l’avenir.
Plus de sommeil ; Pauline en vain l’appelle ;
Pour le malheur il est sourd et rebelle.
Plus de vertu, plus d’amis, plus d’amant ;
Tout est perdu par l’erreur d’un moment.
C’est la fleur du vallon sur sa tige abattue
Par le frimas qui l’effeuille et la tue.

C’était l’hiver : la saison de l’Amour
Semblait avoir disparu sans retour.
Assise, un soir, au bord de sa chaumière,
Pleurant sa honte et fuyant la lumière,
Un bruit soudain fait tressaillir son cœur ;
Un char léger ramène son vainqueur…