Page:Desbordes-Valmore - Œuvres complètes, tome 1, Boulland, 1830.djvu/67

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
51
IDYLLES.

Je ne l’attendrai plus aux fêtes bocagères ;
À peine il me souvient qu’il y surprit ma foi.
Je l’ai fui tout un jour sans répandre de larmes ;
Tout un jour ! ah ! pour lui mes yeux n’ont plus de pleurs.
Je souris au miroir en essayant des fleurs,
Et le miroir m’apprend qu’un sourire a des charmes.
Comme le lin des champs flotte au gré des zéphyrs,
J’abandonne ma chevelure,
Qui va flotter à l’aventure,
Ainsi que mes nouveaux désirs.
Oui, l’air qui m’environne, épuré par l’orage,
Me rendra, comme aux fleurs, l’éclat et la beauté ;
Et bientôt mon sort, sans nuage,
Brillera comme un jour d’été.

Mais non, je ne veux point de fleurs dans ma parure ;
Ce qu’il aimait ne doit plus m’embellir.
Cachons-les avec soin ; s’il venait, le parjure,