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IDYLLES.

Ou qu’il bénit tout bas une main généreuse.
Dieu ! l’a-t-il rencontré ? Si calme, si content,
Presse-t-il un bienfait sur son cœur palpitant ?
Est-ce lui qu’il bénit ? et la voix que j’adore,
Dans ce cœur consolé résonne-t-elle encore ?
Écoutez-moi, mon père, au nom de ce bienfait !
Celui qui vous l’offrit à vous m’a demandée
Peut-être… ? Oh ! que ma main, par la sienne guidée,
Joigne son humble offrande du don qu’il vous a fait.
Mais, en vous consolant, soupirait-il, mon père ?
Déchiré du tourment dont il me désespère,
Injuste, mais fidèle, en soupçonnant ma foi,
Vous a-t-il dit : Priez et pour elle et pour moi ?
Oui, je sais qu’il est triste, et qu’un accent plus tendre
Au malheureux jamais n’a su se faire entendre.
Oui, je vais retrouver mon bonheur qu’il troubla,
Car mon bonheur, c’est lui, mon père, et le voilà !