elle n’osait fixer sa mère, se la figurant à l’avance,
rouée de coups par le joli « gigolo ». En même
temps, elle s’affirmait que ce n’était que justice et
en sa jugeotte simpliste elle reconnaissait l’erreur
de Madame Cérisy.
Celle-ci par contre rêvait au petit ami qu’elle attendait avec une passion croissante. Ce jour-là, les caresses du tapissier lui avaient été pénibles, elle en avait souffert atrocement, comparant aux câlineries raffinées du mignon.
L’embarras de Betty, fit cesser la scène, elle reprit toute sa sérénité. Pourtant elle ne se montra point maternelle comme au temps passé ; entre la mère et la fille, un lien invisible s’était brisé, elles étaient plus séparées que jamais.
Elles gagnèrent leur chambre après un froid baiser, il semblait qu’une animosité sourde les dressait l’une contre l’autre.