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LA VIEILLE DAME

et
SON CARLIN


Un jour d’été, plusieurs jeunes personnes, sous la conduite de leur maîtresse de pension, se promenaient à la campagne.

L’air était pur ; les oiseaux chantaient dans les arbres ; les papillons voltigeaient de fleur en fleur et la cigale faisait entendre son cri monotone et perçant.

Le cœur s’épanouissait à la vue des prairies émaillées de bluets et de coquelicots et l’on éprouvait le besoin de rire et de sauter. Les jeunes personnes subissaient sans doute l’influence de ce beau jour, car leur joyeux babil et leurs bruyants éclats de rire couvraient la voix des cigales.

En longeant les massifs de verdure, les petites filles rencontrèrent une vieille dame, habillée comme du temps du roi Dagobert, et traînant à sa suite un affreux petit chien à moitié pelé et à demi poussif.

Les pensionnaires étaient bien trop animées pour garder leur