Page:Des Roches - Les Missives.pdf/35

Cette page n’a pas encore été corrigée
14
De M. des Roches.

7.


J’ayme, j’admire, estime, honore & prise
Ce beau desir en ton cueur allumé,
Qui du sçavoir te rend amy aymé,
Favorisant la vertu tant exquise.
J’ay reveré ta Muse bien aprise,
Qui du saint chœur te rend plus estimé,
D’Orphee aussi le lutz mieux animé,
Dont Apollon cede à ton entreprise.
Mais j’ayme plus ta naïve bonté,
Honte modeste & grand honnesteté,
Qui te fait estre à tous yeux agreable.
Le son, la Muse, & le docte parler,
Ainsi qu’un vent s’esvanoüist par l’air,
Et la vertu est à jamais durable.

8.


Ces pommes ne sont pas de chacun tant requises
Que celles d’Hippomene, ou du grand Libyen :
Mais je les puis jurer estre pommes de bien,
Et que l’arbre estoit bon où ma main les a prises.

Nostre premier parent au gouster d’une pomme
Fut par l’Ange divin chassé du beau sejour.
C’estoient pommes d’ennuie, & cettes sont d’amour.
Amour par vive foy sauve l’esprit de l’homme.

9.

Le quatre enserre la dixaine.
Le dix tient le quatre enserré.
Et vostre gracieuse estraine,
Enclost le dix & le quarré.