Tu entends les oyseaux, leurs soucis appaissant
Aux fredons redoublez de leurs voix doucereuses,
Et voyant les pigeons en ferveur se baisant,
He Dieu pense tu point aux douceurs amoureuses ?
De moy sans le sommeil qui ta grace me faint,
En songeans que pour moy (ô belle) tu souspire,
Il y a fort long temps que je serois estaint
Accablé souz le faix de mon cruel martyre.
O misere d’amans ! ô fallaces d’amour !
Qui nous fait appuier sur le fer qui nous blesse ?
O jours tristes & longs bornez mon dernier jour,
Finissant tout d’un coup ma vie & ma tristesse.
3.
A toy Venus le mirte est deu.
A Cloris les fleurs de la pree.
A Phebus le laurier agree.
A Pallas doit estre rendu
Le chef de ses palles olives,
Croissant aupres des chastes rives.
Mais les plains & le pleur amer
Appartiennent au Dieu d’aymer.
4.
Damon estoit aupres de sa chere Phylis,
A l’ombre d’un laurier dessus l’herbe fleurie :
Phylis pille les fleurs de ses beaux doits polis,
Et de ses doux regards r’enfleure la priere.
Cependant ils contoient d’agreables discours,
Tesmoignant la douceur du feu qui les enflamme :