respirais des parfums ; l’ivresse chantait dans mon cœur de sa voix la plus douce ! j’étais aimé ! un ange laissait timidement échapper de sa bouche l’aveu suprême. — Hier et demain ! quel abîme doit s’ouvrir entre mon passé et mon avenir ! Oh ! j’aimerais mieux mourir que de retrouver Thérésa infidèle !
N’était-ce pas Satan qui venait de lui souffler cette dernière pensée ?
Pauvre Karl !
Cinq années s’étaient écoulées.
Autour de Thérésa papillonnait sans cesse un brillant essaim de jeunes amoureux.
Karl n’avait pas reparu.
« Pourquoi, vous, si belle, s’écriait-on autour de Thérésa, vivre ainsi solitaire et triste ? Pourquoi ne pas renoncer enfin à ces sombres vêtements qui se comprenaient à peine dans les premiers jours ?
« Thérésa, les fêtes vous attendent pour vous couronner leur reine. Venez avec nous chanter les lieds de la joie et oublier le passé, car votre promis Karl ne reviendra plus ! »
Et d’autres lui disaient :
« Ô Thérésa, veux-tu répondre à mon amour ?