grave ou folle, pieuse ou athée, je la vois aspirer à saisir et lever le voile divin ; je la vois, à pas lents et mesurés, ou impétueux et mal calculés, pénétrer dans le labyrinthe inconnu pour arriver à un sanctuaire, imaginaire peut-être, du moins tant qu’on n’en aura pas trouvé les portes. Bien ! science humaine ! courage ! fille de la terre ! Je la vois déjà, je la vois toujours ! elle creuse de ses larges mains, elle efface, creuse encore, grave profondément, elle sue à édifier ; puis, obéissant à sa loi d’instabilité, elle laisse une époque railler, détruire le travail de l’époque qui l’a précédée, engendrée… Mais l’œuvre se lègue, se continue, et la science rajeunie, raffermie par son espoir, franchit les dernières limites et va sur le trône d’éternité s’asseoir, toute palpitante, auprès du Dieu immobile !…
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Alfred Desessarts,
IMPRIMERIE DE P. BAUDOUIN,
rue Mignon, n. 2.
