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LES

MÉTAMORPHOSES DE LA POÉSIE FRANÇAISE.

Bientôt nous n’aurons plus rien à emprunter aux Grecs. D’imitations en imitations, de réminiscences en réminiscences, nous sommes arrivés à avoir comme eux notre anthologie. Mais ici la réminiscence est heureuse et l’imitation salutaire. Un recueil semblable à ceux qui surent enchanter les dernières heures d’Athènes et de Rome, fait pour les plaisirs de Paris, comme ses modèles païens pour les loisirs d’Alexandrie, voilà ce que demandaient de longue date les lettrés et les délicats ; c’est bien ce que nous donne aujourd’hui M. Crépet, un éditeur aussi dévoué à son entreprise que l’Hellène Lascaris, et non moins digne d’estime et de succès, malgré les petits griefs que chemin faisant nous trouverons à soulever contre lui.

Ce titre unique, réclamé il y a dix ans par M. SainteBeuve, devrait faire la fortune de l’ouvrage, si sa fortune n’était assurée. Car ce mot d’anthologie est plein de souvenir et de promesses. Il a une vibration sans égale, un rayonnement sans pareil. Il résonne comme