charmants abondent dans VHercule enfant, mais l’impression religieuse où est-elle, et peut-elle naître de cette œuvre exquise et savante mais si peu sincère ? N’espérons plus l’inspiration polythéiste des strophes de Pindare et des poëmes homériques, cette inspiration qui dans chaque vers bondit, palpite, étincelle. Parlerons-nous aussi des pièces de circonstance ? On y reconnaît encore moins le véritable Théocrite.
Théocrite trahit dans toutes ses œuvres, inférieures ou de premier ordre, un caractère exclusivement moderne. Ce caractère, c’est la prédominance de la volonté sur l’inspiration. Ce caractère ne peut que nous être sympathique. Seulement pour l’admirer sans réserve, il faut que la volonté devienne créatrice et produise les enfantements du génie. Autrement la volonté, n’aboutissant qu’au talent, reste inférieure à l’inspiration abondante des grands poëtes primitifs. Elle n’en est pas moins admirable. Subordonné à un Homère, à un Hésiode, à un Eschyle, combien Théocrite dépasse du front la plupart des poëtes dont les nations s’enorgueillissent ! Il est de la famille des grands Hellènes, comme un dernier né moins honoré peut-être, peut-être aussi plus chéri que ses frères. Qu’il plaît surtout à nos âmes travaillées des sentiments modernes ! Pour tous, à coup sûr, il doit être un novateur hardi et savant, sinon créateur, puisque Sophron vint avant lui, du moins maître dans un genre où il n’a pas de rival. Comparerons-nous André Chénier, avec les délices un peu molles de son siècle, à ce poëte chez qui la grâce n’exclut jamais l’âpreté ? A peine a-t-il eu un émule chez nous, au