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LE THÉÂTRE DE MARIVAUX.

CONFÉRENCE PUBLIQUE A AUGUSTE VACQUERIE.

Vers la tin du XVIIe siècle, en face du Théâtre Français, déjà consacré par la gloire et le génie, s’élevait une scène rivale, humble et charmante, semblable à une sœur cadette qui saurait être jolie auprès de sa sœur aînée d’une beauté plus imposante. Je veux parler de cette Comédie-Italienne qui, quoique à des titres moindres, a bien mérité de l’art à côté de la compagnie instituée par Molière.

Ses origines étaient modestes. Une troupe d’aimables acteurs, riches de verve et de jeunesse, avaient passé les Alpes sur le chariot de Thespis, nous apportant avec eux les personnages traditionnels que l’Atellane avait légués à l’improvisation bolonaise, les masques et les bouffons de Bergame, l’essor malicieux des lazzis et toutes les licences d’une imagination en fête, ivre de chansons et de soleil. Paris, qui n’a jamais renoncé à l’héritage d’Athènes, reconnut et salua ces petits-fils d’Aristophane, et leur offrit largement la