comme une fièvre touchante et sacrée. Partout il innove ; dans la nature et dans la passion il crée l’idéal moderne ; et ce ne serait pas un génie !
Pourquoi cette exclusion ? Pourquoi Molière et Corneille sont-ils tour à tour admirés, et rejetés par Victor Hugo ? Pourquoi cet oubli de Raphaël, de Pascal, de Mozart, ce dédain pour Bossuet et pour Gœthe ? Molière est bien l’égal de Cervantes, et certes il a créé plus de types que Rabelais et fait une œuvre vraiment universelle. Mais il lui manque « cela ». Nous citons : « cela c’est 1 inconnu, cela c’est l’infini. » On peut se demander si le Fini dans ses proportions parfaites, dans sa plénitude qui devient la Beauté, ne peut pas compenser l’absence de l’Infini. Nous ne découvrons du reste pas plus Ylnfini chez Rabelais ou chez Cervantes que chez Molière. Ce sont trois athlètes de l’Ironie, de la Gaieté vengeresse, de la Raison armée, mais ce n’est pas chez Molière que l’Idéal est, le moins haut. Prenons-en à témoin Alceste, Célimène, don. Juan, Scapin, et tous ces types qui chaque jour s’agrandissent. D’ailleurs ne trouverait-on pas tout autant d’infini dans ces génies que dans ceux que cite Victor Hugo ? Virgile n’a-t-il pas fait passer dans ses vers toute une sensibilité inconnue d’animaux et de plantes, le frisson intelligent de la nature, les larmes des choses ? Pascal est hanté par cette idée de l’Infini ; il en a le trouble, la fièvre, le vertige, et il nous les communique. Que leur manque-t-il donc ? Quant à Bossuet, nous craignons bien que les doctrines de Victor Hugo sur Yutilité de Part ne l’aient fait rejeter