limites de l’admiration de Victor Hugo. Où n’est pas la tempête, il ne daigne pas reconnaître la majesté et la grandeur. En réalité qu’est-ce que cette liste si restreinte et dont nous combattrons l’exiguïté ? C’est en quelque sorte le tableau généalogique des aïeux littéraires de Victor Hugo, c’est la famille poétique de celui qui a dressé Eviradnus à hauteur la des Titans féodaux d’Alighieri et qui a sculpté les gigantesques figures de Job et de Barberousse dans le rocher même où se débattait Prométhée enseveli. Mais ce groupe restreint, si imposant qu’il soit, ne nous représente pas tous les grands initiateurs de l’humanité. Dieu merci, l’humanité est plus riche, et jamais elle ne consentira à se laisser ravir une partie de ses plus purs trésors par un poëte trop grand pour ne pas régler ses préférences sur ses affinités !
Il y a parenté entre VictorHugo et ceuxpour lesquels nous professons du reste une admiration aussi fervente quoique moins limitée. Autrement les comprendrait-il à ce degré de pénétration et de profondeur auquel personne n’a atteint avant lui ? Une si rare intelligence de créations complexes et parfois énigmatiques ne peut s’expliquer que par des liens impérieux, par d’occultes sympathies qui, en traversant les siècles, ont fait revivre l’œuvre des morts aux yeux du noble vivant qui les interrogeait. Cette revue des génies est une perpétuelle évocation, le vrai aperçu à travers le grand, la vision, à la fois réelle et idéale, des poètes qui sont aussi des géants, la ressemblance humaine fixée et la parcelle divine saisie dans les êtres d’action et de mystère