de l’admiration ou dans celui des dénigrements, contre laquelle les réveils du goût peuvent à peine réagir. Méconnu chez les Romains, ignoré au moyen âge, délaissé au dix-septième siècle, méprisé au dixhuitième, Eschyle, pour remonter en pleine lumière, n’a pas demandé moins que l’effort successif de Schlegol, de Lcmercier, d’Edgar Quinet, de M. Patin et de combien d’autres à la suite. Quand donc l’opinion du public sera-t-elle formée sur les poëtes de l’antiquité comme elle peut l’être, grâce à tant de travaux décisifs, sur Pascal ou sur Jean-Jacques ?
C’est qu’en effet rien ne serait plus important, selon nous, que de maintenir comme des rangs et des séparations entre les chefs-d’œuvre que l’antiquité nous a laissés. Ainsi, Térence nous semble inférieur à sa gloire, surtout quand on le met en regard de Plaute, son prédécesseur. Il a été admiré à outrance. Or, la préface de M. de Belloy témoigne d’une fidélité respectable à cette admiration, que nous jugeons excessiveComment, depuis une vingtaine d’années, un retour s’est-il fait en faveur de Plaute ? Nous pourrions renvoyer le lecteur aux thèses les plus savantes, aux cours les plus applaudis. La prétendue supériorité de Térence ne fait une loi que dans une partie du public. Pourquoi tant de connaisseurs ont-ils cessé d’y croire ? Nous chercherons à démêler leurs motifs et à les exposer avec franchise. Cette franchise n’a rien d’irrespectueux pour Térence, dont nous proclamerons les rares beautés ; mais devant ces objets de notre culte, nous devons rester dans l’attitude de l’enthousiasme