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Un de ces jours de deuil, un de ces sombres jours
Où l’homme avec fureur s’acharne sur sa proie,
Et, las d’exterminer, se fait un feu de joie,
 Avec les palais et les tours.

« Seigneur, si votre arrêt à l’ennemi nous livre,
« Étendez votre bras qui frappe avec lenteur.
« Quand le troupeau n’est plus, à quoi bon le pasteur ?
 « À mes enfants dois-je survivre ? »

Ainsi parle Augustin. — Son vœu fut exaucé ;
Il retrouva la paix au milieu de la guerre ;
Et ce cœur paternel, qui palpitait naguère,
 Par la mort seule fut glacé.

Après s’être endormi dans la douleur profonde,
Vers la Cité de Dieu, par les anges porté,
Il s’élève, laissant planer sa charité
Sur la triste Cité du monde.

Vous, disciples chéris, rêvant un jour plus beau,
Confiez votre évèque aux remparts de Pavie,
Afin qu’après sa mort, comme pendant sa vie,
 La croix abrite son tombeau.