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Vous eûtes trop d’orgueil à sentir votre force,
Vous vous êtes couverts d’une rugueuse écorce ;
L’insatiable soif du gain vous appelait
Vers ces comptoirs où l’or toujours s’amoncelait ;
Vous avez dédaigné l’amour !… et si l’Europe
Admira quel progrès chez vous se développe,
Elle n’éprouve pas pour vous cette pitié
Qui s’allume au flambeau de la sainte amitié.
La France, ce soldat des causes opprimées,
Dans les jours périlleux vous prêta des armées.
Elle jeta son nom dans le plateau puissant
Qui porte jusqu’à Dieu les pleurs de l’innocent.
Mais si son cœur vous eût gardé des sympathies,
Vos oublis, vos dédains les auraient amorties.
Nul ne s’émeut pour vous… Et seul aura pleuré
Sur votre décadence un poëte ignoré.


Allons, alignez-vous ! allons, à la rescousse,
Nord et Sud, Sud et Nord !
Ah ! que ne pouvez-vous voir, à chaque secousse,
Comme rira la Mort !