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À créer une place où pût exister l’homme ;
Toi qu’en ses rêves d’or le poète renomme ;
Toi qui servis d’enceinte au céleste jardin
Et vis l’ombre de Dieu descendre sur l’Éden ;
Sais-tu que dans ton sein, vierge favorisée,
Le Seigneur répandait la manne et la rosée ?
Sais-tu que des héros ont frayé tes sentiers,
Que la prière armait tes prophètes-guerriers ;
Que l’Égypte eut Joseph, le Sinaï Moïse ;
Qu’un astre avant-coureur vers la Terre-Promise
Guidait un peuple entier pour lui marquer le but
Où se reposerait son arche de salut ?
Ta bouche a désappris les noms chers à Dieu même :
À peine entrevois-tu la vérité suprême,
Dix siècles vers tes bords ont porté notre foi,
Aujourd’hui seulement elle a reçu de toi
Des hommages forcés, à sa gloire inutiles,
Mais qui pour ton bonheur seront bientôt fertiles.


II


Ce fut un éloquent, un sublime tableau,
Quand Pierre, qui venait d’adorer un tombeau,