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IV


Les temps sont arrivés où l’Orient lui-même
Doit se régénérer dans les eaux du baptême,
Baptême de morale et d’ineffable amour
Où les peuples viendront s’épurer tour à tour.
Comme le vent au loin dans son essor emporte
Les germes précieux qu’il disperse en passant,
L’Europe, chaque jour, vers l’Orient apporte
Le généreux tribut d’un progrès tout puissant ;
Et ce feu bienfaisant que la cendre recèle
A pour se ranimer toujours une étincelle :
Tenter de l’étouffer serait un vain effort
Quand la loi du plus juste est la loi du plus fort !
De l’immobilité la doctrine est passée ;
Un pouvoir patient qui donne à sa pensée
Pour espace infini toute l’immensité
Et qui par ses bienfaits punit l’impiété,
Conduira, — couronnant son œuvre commencée, —
Les deux mondes rivaux dans un même chemin,
Eux qui ne s’étaient vus que le fer à la main !…
Des luttes du présent que notre œil se détache :
L’avenir nous réserve un horizon sans tache