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L’impétueux courant que la vapeur maîtrise :
Elle va rechercher l’origine du Nil
Et découvrir le fleuve au lieu de son exil.
Le ciel, quand il lui plaît, prodigue les miracles.
Mages, qui pour Isis réserviez vos oracles,
Vous avez tressailli lorsque de Jehova
Dans votre sombre nuit la lumière arriva.
Tout admire la loi dont l’esprit régénère,
Tout s’ébranle à la fois sur cette ancienne terre :
Les colosses de marbre et les sphinx de granit
Pensent que le présent à leur passé s’unit ;
Et les vieux Pharaons et les vieux Ptolémées,
Réveillés jusqu’au fond des couches embaumées
Qui les éternisaient dans les Nécropolis,
Rouvrent leurs yeux éteints, dressent leurs fronts pâlis
Et soulevant les blocs des sépulcres de pierre
Appellent le rayon qui manque à leur paupière,
Afin de contempler ce roi dont le grand nom
Semble pour eux tomber des lèvres de Memnon !

Et maintenant à vous, mon tribut poétique,
Olympe, Larissa, Thèbes, Phocide, Attique,
À vous qui succombiez sous un joug abhorré.