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vie de napoléon Ier

La petite caravane se mit bravement en route. Beaucoup de soldats nous suivirent. Un officier, le capitaine Hasselle, essaya même de nous faire marcher en rang serrés ; il nous conseilla surtout de conserver nos armes, mais beaucoup de malheureux refusèrent de lui obéir.

La misère avait tué la discipline ! Après avoir marché pendant quelques heures assez rapidement, nous espérions rejoindre bientôt les quelques milliers de nos frères d’armes restés sous le drapeau, lorsque le cri : « Les Cosaques ! » vint semer l’effroi parmi nous.

Une centaine de cavaliers sortaient en effet d’un petit bois pour nous barrer le chemin.

Nous nous trouvions, mes amis et moi, au milieu d’un groupe assez nombreux de soldats de différents corps, armés de sabres et de fusils et décidés à vendre chèrement leur vie. Personne n’était là pour nous commander, mais l’instinct de la conservation et le désir de la vengeance suppléaient à l’absence des chefs.