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la chauve-souris

est absolument plate, cela suffit pour que le paysage, devant la maison où vivait ma tante, soit dominé par beaucoup de ciel.

L’enfant s’intéresse de préférence à ceux des objets et à celles des âmes qui s’offrent à lui le plus libéralement et le plus généreusement. Aussi, à Jolibeau, mes cousins, mes camarades et moi, regardions-nous plus volontiers le ciel que les pelouses, les parterres et les bassins, — ceux-ci pleins, pourtant, d’une grouillante et passionnante vie.

Le jour, il y avait souvent, vers la colline de Pujol, de jolis nuages où nous essayions de reconnaître des monstres et de retrouver des visages. D’autres fois, le ciel était vide, mais nous nous consolions en pensant que ce sont ces ciels purs, nus et dépourvus d’images que la nuit enrichit le mieux. Splendides nuits d’août et de septembre ! Vacances !… Nous avions découvert, je ne sais plus où, une Astronomie populaire, et bientôt les noms des astres nous furent doucement familiers : Véga de la Lyre était au zénith dès le commencement de l’ombre ; c’était à qui de nous apercevrait le