Page:Deraismes - Oeuvres completes France et Progres 1895.pdf/9

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

MARIA DERAISMES

L’éloge le plus beau et le plus sincère qu’on puisse faire de Maria Deraismes est de rappeler que, le 6 février dernier, un millier de personnes se pressaient au cimetière Montmartre, le jour de l’anniversaire de la mort du grand écrivain, autour du monument provisoire dressé pour permettre d’accrocher le beau médaillon du sculpteur Daniel Dupuis dont la reproduction si vivante est placée en tête de ce volume. Là, des orateurs autorisés ont rappelé la grande influence philosophique exercée sur l’évolution de cette seconde moitié du siècle par Maria Deraismes. Nous avions enterré cette femme d’esprit et de cœur, il y avait un an, par une magnifique après-midi tout ensoleillée et le cercueil avait été suivi par tout ce que Paris compte dans la littérature libérale, le journalisme républicain et la politique indépendante ; un cortège de plus de quinze mille personnes marchait au milieu de Paris ayant des reflets des journées printanières. Un an après, le jour de la cérémonie commémorative, la grande ville était