Page:Deraismes - A bon chat bon rat.djvu/39

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

OCTAVE, rêveur, à part.

Oui, c’est bien cela.

ANTOINETTE.

Mais qu’avez-vous donc ? Vous ne répondez plus.

OCTAVE.

Pardon, je réfléchissais à ce que vous me disiez à l’instant.

ANTOINETTE, à part.

Il a quelque chose. (Haut.) Ah ! je devine ! Que ne le disiez-vous plus tôt ? Entre hommes n’est-il pas admis de fumer après le repas ?

OCTAVE, à part.

Voilà une proposition qui ne pouvait arriver plus à propos. (Haut.) C’est trop de bonté. (Présentant un cigare.) Pourrai-je vous offrir ? Entre camarades ?

ANTOINETTE.

Grand merci ! je ne suis pas Espagnole, et ça ne serait pas pour moi un plaisir. (Antoinette continue, Octave fait un mouvement pour sortir.) Mais vous pouvez rester, il pleut encore, la fumée ne m’incommode pas.

OCTAVE, à part.

Cela nuirait à mon projet. (Haut.) Ah ! madame, jamais je ne me permettrais…

ANTOINETTE.

Allons, soit ! vous avez besoin d’air pour rafraîchir vos idées et vous préparer à une nouvelle lutte.

OCTAVE, s’inclinant pour sortir.

J’ai en vous un rude adversaire.

ANTOINETTE.

Dame ! écoutez donc : À bon chat bon rat !