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Il n'y a pas de témoignage plus brillant en faveur de l'armée allemande de 1914 que le fait que, même ainsi, par ces circonstances malheureuses, et malgré la grande supériorité numérique de l'ennemi, la victoire a été arrachée sur l'aile décisive. Si dans les batailles à la frontière, ce furent avant tout l'enthousiasme guerrier et le haut élan moral, ainsi que la volonté passionnée de venir à l'ennemi qui donnèrent à la troupe sa force victorieuse, pendant la bataille de la Marne, après les sacrifices sanglants des premiers chocs puissants contre l'ennemi, et après les fatigues et privations simplement surhumaines de la poursuite qui s'ensuivit pendant des semaines, ce sont d'autres sources de puissance qui rendirent le soldat allemand imbattable : un sentiment du devoir profondément enraciné, une abnégation morale, une volonté tenace de vaincre et un fort sentiment de responsabilité, donnèrent à chacun la force de faire ses preuves même dans situations les plus difficiles !

Le destin de l'armée de 1914, à qui la victoire fut à nouveau arrachée, au milieu des circonstances si émouvantes d'une conquête de haute lutte, juste au moment où elle la voyait acquise avec sûreté dans sa main, et pour laquelle même l'ennemi a eu une haute admiration, est pleine d'un tragique profond et émouvant ! (communication du maréchal Foch commandant la 9e armée pendant la bataille de la Marne, à un collaborateur du Petit Parisien du 7/9/20 sur ses souvenirs de la Marne : « Oh, cette armée de 1914, il faut dire que c'était un outil somptueux : l'Allemagne n'a plus eu par la suite une telle armée ! »). Sur la Marne se sont exercées des forces du destin, dont le sens des actions sera peut-être reconnu seulement par les générations à venir, quand après l'époque de l'histoire mondiale de la formation des États européens modernes aura trouvé sa conclusion et que ses relations et interactions internes auront été découvertes.


L'effet immédiatement perceptible de la retraite allemande a été la réanimation de l'esprit combatif déjà sur le point de s'éteindre non seulement dans les armées alliées, mais aussi dans les peuples anglais et français entiers. Encore avant que la décision de la bataille soit acquise, le général d'armée v. Moltke écrivait le 9/9 avec un pressentiment : « ... L'élan français, qui était sur le point de s'éteindre va se réenflammer puissamment. »

Mais en outre, la retraite allemande de la Marne compromettait