Page:Der Marne-Feldzug - die Schlacht - mit zehn Karten und sechs Skizzen.djvu/545

Cette page n’a pas encore été corrigée

trop tard. Mais pendant son voyage sur le front, le lieutenant-colonel Hentsch a poursuivi avec une habileté, une ténacité et une adresse remarquables le but assigné dès le début, de résoudre la crise sur l'aile droite de l'armée par un mouvement opérationnel vers l'arrière. C'est comme s'il avait là même agi en même temps sous une impulsion intérieure. Un bon nombre des contradictions que montre son comportement pendant ces jours-là ne s'expliquent toujours pas entièrement, puisque sa bouche ainsi que celle du général d'armée v. Moltke sont à jamais muettes, et que de nouvelles sources sur l'explication des événements ne se dévoileront probablement plus. Il reste incompréhensible par exemple, que le lieutenant-colonel Hentsch, le 8/9 ne se soit pas rendu d'abord à la 1re armée, mais qu'il lui a rendu visite en dernier le 9/9, après s'être entendu avec le commandement de la 2e armée, avec les lourdes conséquences, sans avoir pris connaissance de la situation réelle à l'endroit décisif. Il paraît aussi inexplicable qu'il n'ait pas informé le général d'armée v. Bülow sur l'évolution favorable de la situation de la 1re armée.

Pour juger de l'activité du lieutenant-colonel Hentsch, il faut garder malgré tout constamment une certaine retenue, et ce d'autant plus que sa mission n'a jamais été consignée par écrit, et que ces malentendus ne sont donc pas exclus. Dans cette mesure, le chef d'État-major de l'armée partage la responsabilité de l'action du lieutenant-colonel Hentsch, même pour le cas où celui-ci aurait réellement dépassé les limites de sa mission — ce qui ne lui a jamais été reproché par le général d'armée v. Moltke.


Vers midi, le 9/9, le chef d'État-major allemand à Luxembourg était effondré psychiquement sous la violence d'informations supposées et réelles de malheur. À partir de rares messages, il n'avait lu que le plus défavorable. « La terrible tension de ces jours, l'absence de nouvelles d'armées au loin, la conscience de ce qui se joue dépasse presque mes forces. La difficulté terrible de notre situation se dresse souvent comme un mur noir devant moi, qui paraît infranchissable ... » dit la lettre déjà évoquée à sa femme du soir du 8/9. « Il faut que nous étouffions dans le combat contre l'est et l'ouest, » s'écrie-t-il presque désespéré le 9/9. Au rapport devant le Chef suprême des armées, à peu près à l'heure même où l'armée a engrangé un grand succès au combat, il proposa le retrait de l'ensemble du front allemand de l'ouest, et fit élaborer les ordres à cette fin, bien que l'empereur eût repoussé cette proposition,