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pour le chef d'État-major général allemand psychiquement brisé. Les informations arrivant de Prusse-Orientale au soir du 12/9 ne réussirent pas à changer son état. Le général d'armée v. Hindenburg faisait part d'une victoire complète : la retraite ennemie s'était transformée en fuite, l'armée passait la frontière, les butins s'accumulaient. Mais tout ceci ne suffit pas à compenser la défaite austro-hongroise.

Il était déjà apparu aux collaborateurs du chef d'état-major général et à l'entourage de l'Empereur dans les jours précédents que la vigueur du général avait sensiblement diminué. Dans les notes du journal du chef de cabinet militaire, le général d'infanterie baron v. Lyncker, un vif souci à ce sujet s'exprime. Il note le 10/9 : « La situation est extrêmement sérieuse. Si Moltke a perdu les nerfs, il faut que quelque chose arrive pour soutenir le commandement. » Et le 12/9, après le retour du chef d'état-major général, il est dit au sujet des impressions pendant son rapport au Chef suprême des armées : « Moltke lui-même complètement à plat. Il devrait dételer, et que Falkenhayn prenne le relais [...] » Le 13/9 : « Il est clair que depuis le retrait en France, on a manqué complètement manqué d'une direction ferme de la part de l'état-major général [...] Moltke est complètement abattu par les événements, ses nerfs ne sont pas à la hauteur de cette situation. » L'aide de camp général par intérim et premier commandant du quartier général, le général d'armée v. Plessen, écrit de même après l'arrivée de la nouvelle de la retraite des alliés en Galicie : « [...] À midi, rapport chez Moltke. Sa Majesté me dit pendant le trajet vers Moltke qu'il paraît un peu nerveux. Je ne peux que l'approuver, sur quoi Sa Majesté dit que Falkenhayn, le ministre de la Guerre devrait mettre Moltke de côté [...] »

Au rapport du 12/9, l'Empereur n'eut pas une impression favorable sur l'état du chef d'état-major général. Le général v. Moltke lui même eut le sentiment que l'Empereur n'avait pas appris la nouvelle de la retraite commandée « de mauvaise grâce », mais « qu'il n'était pas tout à fait persuadé de la nécessité de la retraite (v. Moltke, ibid, p. 25). » Le général v. Plessen décrit le rapport de la même manière. Ensuite, l'Empereur avait accueilli le rapport du général v. Moltke tranquillement, mais s'était prononcé très clairement contre « tout recul ultérieur. » Par cet énoncé de volonté s'exprimait le contraste aigu qui avait régné depuis le début entre le Chef suprême des armées et son chef d'état-major général sur la question du retrait de l'armée.