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que sa mission soit rédigée par écrit. » Cependant, dans la réunion générale, le lieutenant-colonel Hentsch, comme les colonels à l'époque Tappen et v. Dommes se rappellent clairement, n'a posé aucune exigence de ce genre. Il faudrait donc qu'il ait encore parlé avec le général v. Moltke seul à seul. Il est remarquable aussi que Hentsch n'ait pas été tout d'abord à la 1re armée, mais qu'il ait parcouru tous les autres commandements d'armées auparavant. Il serait difficile de trouver une explication pour cette décision de la part du consciencieux lieutenant-colonel Hentsch, à moins qu'elle ne lui ait été commandée.


Comme diverses remarques pendant le voyage le font remarquer sans ambages, le lieutenant-colonel Hentsch a entrepris cette mission sous la pression d'un cheminement de pensée bien défini, qui prenait forme toujours plus fort dans son esprit dans les derniers jours, sous les impressions des renseignements. Le capitaine König, un de ses adjoints, qui jouissait d'une confiance spéciale, rapporte à ce sujet : « Dans son jugement sur la situation générale de la guerre, Hentsch différait de beaucoup d'officiers de l'État-major général, en ce qu'il considérait la situation de l'Allemagne comme très sérieuse, après que l'Angleterre se soit jointe à nos ennemis, et ce même après les premiers succès de l'armée allemande. Il ne croyait pas à une fin proche de la guerre, même si on pouvait prendre Paris. »

Il avait porté un jugement particulièrement grave sur les renseignements au sujet de puissants débarquements de troupes sur les côtes belges et françaises, dans le dos des armées allemandes, ainsi que les renseignements qui arrivaient depuis début septembre sur un regroupement des forces françaises, en particulier les transports de troupes vers Paris. Il voyait un avantage stratégique du commandement français dans un réseau de communications radio sûr, entre tous les points d'importance, ainsi que dans le réseau ferré indemne et très fonctionnel dont disposaient les Français, et qui leur permettait de déplacer rapidement des unités d'une aile à l'autre. Par contre les Allemands ne disposaient que de communications radio très insuffisantes, et en raison des destructions de voies ferrées, devaient déplacer les troupes à pied, ce qui retardait considérablement les redéploiements. Il ne voyait dans les instructions de l'État-major général du 5/9 qu'un « expédient » insuffisant. Selon lui, les opérations allemandes en étaient arrivées à un point mort. Les armées du front pivotant avaient marché à mort dans une poursuite ininterrompue pour des semaines, et étaient devenues incapables d'une offensive efficace en raison de la diminution des effectifs d'officiers et de troupes.