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les jours précédents sur la valeur combative des troupes austro-hongroises, le général v. Moltke ne pouvait envisager l'issue de la grande bataille en Galicie et Pologne du sud qu'avec de sérieux soucis. Mais un soutien des armées alliées par celles de Prusse-Orientale ne pouvait se faire au plus tôt que dans deux à trois semaines. Et suffirait-il ? Et pour combien de temps ? Le moment où l'on ne pourrait plus repousser l'envoi de puissantes forces allemandes sur le front est, que l'on avait fait miroiter si souvent au général v. Conrad, et qu'il réclamait de façon de plus en plus urgente, se rapprochait. Comme auparavant, tout ceci dépendait de ce qu'une victoire rapide et complète soit arrachée à l'ouest. Mais les perspectives dans ce sens étaient pour l'instant bien plus incertaines que la semaine passée environ.

La conception prévalant jusque là, et causée par de nombreux messages des commandements d'armée, d'un ébranlement sérieux de l'adversaire de l'ouest, dont les rangs paraissaient tous les jours près de l'effondrement interne, suite à la poursuite sans concession depuis des semaines, s'était dévoilée pendant les derniers jours comme une prodigieuse erreur aux yeux du général v. Moltke. L'ennemi s'était apparemment replié avec un plan, et pendant la retraite, avait regroupé ses forces, et avait apporté grâce à son remarquable réseau ferroviaire ramifié de nouveaux remplacements et une force de combat fraîche à partir du riche arrière-pays. Son plan de bataille paraissait clairement au jour. Tandis que le front ennemi arrêtait la poursuite allemande entre Marne et Seine, des poussées surprises à partir de Paris et de Verdun devaient apporter la décision sur les flancs allemands actuellement à peine protégés. L'attaque ennemie avait surpris l'armée allemande de l'ouest en grande faiblesse opérationnelle. À part les deux corps d'armée retirés de l'aile gauche de l'armée par l'ordre de la veille au soir, il n'y avait nulle part actuellement de réserves de troupes à la disposition de l'état-major général. Dans les armées, toutes les unités étaient apparemment mises en toute première ligne. Le danger semblait géant. Est-ce que les troupes fortement épuisées par les fatigues surhumaines des dernières semaines, et dont la puissance de combat avait été diminuée de 50% par les dépenses de marche et de combat, pourraient tenir bon contre cette terrible épreuve, cet assaut surprenant de l'adversaire contre le front et les flancs ? Où pourraient être prises les forces nécessaires pour la défense contre le danger sur les flancs et les arrières ? Les plans opérationnels et les espoirs du chef d'état-major général semblaient s'effondrer sur eux-mêmes en quelques minutes.