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XXIII


Maintenant que tes yeux sont clos et que ta voix
ne murmurera plus les phrases d’autrefois ;
puisque je t’ai perdue, hélas ! et que la vie
est pareille au jardin solitaire, j’envie
le guerrier embrasé d’une héroïque ardeur,
qui, vêtu d’or, le glaive au poing, dans la splendeur,
blasphémant et dressé, farouche, sur la selle,
au milieu du tumulte et du sang qui ruisselle,
s’élance, frappe et meurt, troué de mille dards,
dans les plis triomphaux des rouges étendards !