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XVII


Si je dois ne jamais oublier les sentiers,
les hêtres, les ravins bordés de noisetiers,
les bruyères, les digitales diaphanes,
les touffes de chardon que broutèrent nos ânes
tandis que nous montions vers l’azur ; si je dois,
songeant avec tristesse aux bagues de tes doigts,
entendre dans la nuit brillante de rosée
un souvenir battre de l’aile à la croisée,
c’est que, magicienne aux gestes de clarté,
j’ai vu dans la tiédeur de cet arrière-été,
se mirer les genêts et la forêt pâlie
dans tes yeux de douceur et de mélancolie.