Page:Derème - Petits Poèmes, 1910.djvu/45

Cette page a été validée par deux contributeurs.

XI



J’ai laissé de mon cœur tout le long du chemin
 comme les brebis de leur laine,
et j’espérais toujours qu’un tiède lendemain
 m’ouvrirait une herbeuse plaine.

Et toujours sous mes pas l’ortie et les galets ;
 Car c’est en vain que tu annonces,
Après l’orage, espoir, les matins étoiles,
 et la luzerne après les ronces.

Marche donc, vieux mouton, et marche ! Il faut marcher
 Vers un but secret et suprême.
Mais méprise la fin, la route et le berger,
 et le destin comme toi-même !