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Par les matins d’hiver, quand je lisais tes lettres,
des roses de juillet fleurissaient aux fenêtres
de mon rêve. Bravant le givre, le verglas,
les averses, le vent du Nord sonneur de glas,
je murmurais les mots en suivant les ruelles
tortueuses. Soudain les rafales cruelles
s’apaisaient ; le soleil inondait les maisons ;
je m’avançais sous de divines frondaisons,
et je voyais sourire au fond du paysage
la grâce et la candeur de ton jeune visage.