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VIII


Tu parus Mais les doigts posés sur le loquet,
tu t’arrêtas avec un air interloqué.
Puis devant les papiers qui encombraient la table,
tu dis : « Cette maison devient inhabitable ! »
Et ton sautoir frémit dans ses cent trois maillons.
Voici bientôt deux mois que nous nous chamaillons,
voici deux mois bientôt que, je t’ai rencontrée
et que je sais ton goût natif pour l’eau sucrée,
les pommes vertes, les promenades, les sous-
bois en octobre et les romans à quatre sous.
Tu grondes, mais je sens, dans nos pires querelles,
quand bondissent les mots comme des sauterelles,
que tu n’es pas fâchée et qu’au fond tu souris
en ton cœur plus léger qu’une dent de souris.