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la verdure dorée

XCIII


Le soir pique à l’azur des grains de mimosa.
Étoiles. Le collier qu’hier je nouais à
Son col et qui tremblait sur sa gorge endormie
Ne scintillera plus au cou de mon amie.
Je ne baiserai plus que dans mon souvenir
Les roses que naguère elle aimait à cueillir
Pour attacher leur pourpre aux nacres de ses peignes.
Lune au plumage blanc, comme hier tu te baignes
Au lac bleu. Les pigeons roucoulent comme hier.
Seul dans ce tendre soir je porte un cœur amer
Et je sens aux frissons de l’air dans la tonnelle
Sourire autour de moi la nature éternelle.